Les filles aussi ont le droit de rêver de Tech !

En 2022, les femmes représentaient 91% des aides-soignantes, mais seulement 18% des ingénieurs en informatique en France selon l’INSEE. Cette statistique, alarmante et pourtant familière, ne cesse de nous rappeler une vérité simple : l’inégalité de genre dans les secteurs scientifiques et technologiques est le résultat de stéréotypes enracinés et de modèles défaillants. Et cette inégalité n’est pas qu’une injustice, c’est une menace.

Une menace pour notre économie : selon McKinsey, la parité dans la tech pourrait engendrer 10 % de PIB supplémentaire. Une menace pour notre innovation : l’intelligence artificielle, en grande partie conçue par des hommes, perpétue des biais sexistes criants. Une femme est décrite comme un « mannequin » ou une « serveuse » dans 30 % des textes générés automatiquement, tandis que les hommes sont associés aux termes « entreprise » et « carrière ». Comment bâtir un futur équitable quand les outils mêmes qui le façonnent excluent la moitié de l’humanité ?

Des progrès ont été réalisés, mais les femmes restent sous-représentées dans ces domaines essentiels pour relever les défis du 21e siècle. Un monde où l’innovation s’écrit chaque jour sur des lignes de code, où la technologie façonne notre quotidien, ne peut se permettre d’ignorer la moitié de son potentiel. Pourtant, nous laissons ces talents féminins inexploités. L’image de la femme en sciences reste trop souvent cantonnée à celle de l’assistante, reléguée dans un coin de notre inconscient collectif comme une « autre » qui ne mérite pas de dessiner l’avenir. 

Ces préjugés sont pernicieux et puissants. Dès la petite enfance, et cela continue dans les bancs des écoles : offre-t-on naturellement le jouet d’ingénierie à une petite fille ? L’éducation est imprégnée de cette injustice. Les chiffres sont sans appel : dès le CP, un écart significatif se creuse entre les filles et les garçons en mathématiques. Pourquoi ? Parce qu’un stéréotype se greffe tôt sur leur esprit : « Les sciences, ce n’est pas pour toi. ». L’école devrait être un rempart. Trop souvent, elle devient un amplificateur.

Il est grand temps de briser ce cercle vicieux. Pour cela, il nous faut accélérer la révolution culturelle et une volonté politique affirmée. Il nous faut un engagement à tous les niveaux. D’abord, dans l’éducation, en déconstruisant les biais de genre dès le plus jeune âge, en formant des enseignants à identifier et combattre ces stéréotypes. Ensuite, dans le monde du travail, en favorisant l’entrepreneuriat féminin. Enfin, il est impératif de revoir la place des femmes dans la conception des technologies : elles doivent être présentes à chaque étape, de la conception à la mise en œuvre.

Continuons de mettre en avant celles qui ont brisé le plafond de verre. Je pense à Roxanne Varza, directrice de Station F, qui œuvre depuis des années pour ouvrir l’écosystème des start-ups aux femmes. Je pense à Laura Chaubard, première directrice générale de l’école Polytechnique. Ces figures, et tant d’autres, montrent que les petites filles, ont elles aussi le droit de rêver de sciences et de technologie. 

Nous pouvons inverser la tendance. Ouvrons les portes et assurons-nous qu’une fois franchies, elles ne se referment plus. La révolution numérique se fera avec elles !